Installation, Photographies & sérigraphie
« Cette Vue que je n’aurai plus » est un projet qui traite de l’expérience que l’on peut faire du temps présent, entre fugacité et élasticité.
Ce rapport au temps s’exprime à travers des lieux qui sont des motifs de la contemplation par excellence. Toujours dans un rapport physique à ces lieux, que parfois je traverse – comme la montagne, ou que je contemple – comme la mer, dans une certaine idée du sublime.
Les moments capturés sont parfois fugace. Un ciel calme avant une tempête, les derniers rayons de soleil, autant de moments qui, l’instant d’après ne seront plus.
Dans ces images, il y a souvent une obstruction à la vue, un voile qui nous gène et qu’on voudrait soulever pour découvrir l’image qui est réellement à voir. Les textes sérigraphiés, écrit comme des Haiku, tiennent aussi ce rôle de rideau occultant par l’image mentale qu’ils créent. Toujours rattachés au présent par les éléments météorologiques et physiques qu’ils contiennent.
Un va-et-vient s’impose alors entre l’image mentale insufflée par le texte et l’image figurée sur laquelle celui-ci est imprimé. Par cette combinaison, je viens questionner les images sur leur signification et leur représentation.
J’aime l’idée d’avoir un rapport actif face aux images, et ne pas être uniquement dans la contemplation passive. De la même manière, que d’avoir une présence active dans ces lieux et venir ressentir ce qu’il s’y passe. Lorsque les images suggèrent alors un instant comme suspendu, qui durerait à l’infinie.
Aller chercher ce que ces images suggèrent, ce qu’elles viennent susciter comme émotions, à quelles sensations nous renvoient-elles.
Et dès lors, étirer un peu ces instants et venir contrer l’idée que, parfois, le temps nous file entre les doigts.
Vue d’exposition « ici, le temps s’étire » à la galerie Caroline O’Breen. Amsterdam, 2021
Cette vue que je n’aurai plus, 2020